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Extrait :
Développement local, développement social, développement culturel… Dans le quatrième pays le plus riche du monde – la France – nos actions doivent dorénavant produire du développement, terme jusque là réservé aux pays dits « sous-développés ».
L’envahissement de la pensée économique et de son vocabulaire correspond en France à l’arrivée des socialistes au pouvoir.
Dès la conférence de Mexico en 1981, rompant avec une tradition de l’éducation populaire faisant du « développement culturel » l’arme contre le développement économique – Joffre Dumazedier (voir le Focus ci-dessous), Jack Lang déclare que désormais, développement culturel et développement économique ne sont qu’une seule et même chose. Qu’on se le dise !
La pensée simpliste du capitalisme (plus c’est mieux donc mieux c’est plus) impose à toute activité de produire de l’accumulation. Même sous-employés, il faut plus d’équipements (culturels, sportifs… et plus de rond-points).
Le développement local est une mise en concurrence des territoires les uns contre les autres, et la fin des solidarités nationales. Guerre des images et de la subvention. Séduction des entreprises, audimat.
Le développement social est la pacification des conflits pour positiver l’image de la commune, le développement culturel est la conquête forcée des publics de la nouvelle marchandise culturelle. Or la croissance ne produit pas de développement. Trente années de croissance ininterrompue produisent 20 millions de chômeurs et 60 millions de précaires dans l’Europe «développée» et accroissent partout l’inégalité.
Confondre développement et croissance, c’est ne pas comprendre que la condition du développement est d’abord le conflit démocratique et non l’harmonie factice du partenariat.
Apprenons à nous débarrasser de ces termes pour réapprendre à penser par nous-mêmes.