Suite à l’incendie survenu au Comptoir de la Victorine (Marseille) le 24 février, le SYNAVI a adressé le courrier de soutien suivant aux tutelles de la région Provence Alpes Côte d’Azur.
Lyon, le 8 mars 2018
Objet. : Incendie criminel au Comptoir de la Victorine – quartier Saint-Mauront, Marseille
Madame, Monsieur,
Nous avons appris avec stupéfaction, le 25 février dernier, que le Comptoir de la Victorine avait fait l’objet, la veille au soir, d’un incendie volontaire et criminel.
Nous avons manifesté notre réaction, tant pour dénoncer cet acte que pour soutenir les équipes artistiques et structures professionnelles du secteur culturel qui travaillent au quotidien au Comptoir de la Victorine.
Aujourd’hui, nous nous adressons spécifiquement à vous, élus et représentants de l’Etat et des collectivités territoriales de la region Provence Alpes Côte d’Azur, pour vous signifier ce que cet événement représente.
Le SYNAVI regroupe les structures de la création de tous les arts de la scène, compagnies professionnelles et lieux indépendants ; trois des quatre résidents du Comptoir de la Victorine sont adhérents au syndicat. Il s’agit, comme toutes les entreprises que nous représentons, de structures à but non lucratif impliquées au premier chef dans la fabrique et l’invention de formes nouvelles de création artistique, avec et auprès des publics, dans les lieux culturels institutionnels et indépendants (théâtres, centres dramatiques ou culturels, médiathèques) et dans les espaces publics, à l’école, au collège, au lycée, dans la rue, l’hôpital, en maison de quartier… Elles travaillent dans une économie précaire : elles n’ont jamais été épargnées par la diminution des aides publiques, le gel des contrats aidés, les contraintes liées à la professionnalisation du secteur, la préférence donnée aux industries culturelles.
L’incendie survenu n’est donc pas qu’une privation temporaire d’accès à un espace de travail. Il équivaut à la confiscation sans préavis de leur outil de travail principal.
Il y a donc urgence. Urgence à aider les équipes touchées – Les Pas Perdus, L’Art de Vivre, Les Têtes de l’Art, Smart – à retrouver des conditions de travail adaptées à leurs missions. Urgence à leur permettre de poursuivre ces missions d’intérêt général sans attendre qu’elles revendiquent ce qui pourrait naturellement leur être accordé, de fait de la nature même de leurs actions: un cadre matériel de travail, sécurisé et non précaire, pour assurer une présence et une permanence artistiques dans le quartier de Saint-Mauront.
Comptant sur votre compréhension, diligence, réactivité et dans l’attente d’une réponse, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations respectueuses.
Rémy Bovis, Président du SYNAVI