COMMUNIQUÉ Le couvre-feu, un coup de grâce pour les compagnies et lieux indépendants de spectacle vivant

Lors de son allocution du 14 octobre, le Président de la République a annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 6h en Ile-de-France et dans huit métropoles (Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne).

Cette interdiction s’ajoute à la longue liste de restrictions dictées ces derniers mois : interdiction des sorties scolaires, contraintes pour la réalisation des interventions artistiques, limitation des manifestations artistiques dans l’espace public et sous chapiteaux dans certains départements.

Attachés à la préservation des activités indispensables à la vitalité sociale et démocratique, nous affirmons que tout doit être mis en œuvre pour le maintien des spectacles et des activités culturelles, dans un esprit de responsabilité prenant en compte les nécessaires mesures sanitaires. Des dérogations doivent être étudiées, pour permettre aux publics comme aux professionnels de rentrer chez eux après les spectacles se terminant avant 21h.

Si tel n’était pas le cas, cette dernière mesure – le couvre-feu – outre le fait qu’elle constitue une atteinte grave à la liberté d’expression et de création, est un nouveau coup porté au secteur du spectacle vivant dans son ensemble et aux plus fragiles en particulier.

 

Nous tenons à alerter solennellement sur le péril qu’elle fait courir aux équipes de création, compagnies et lieux du tiers-secteur, grands oubliés des fonds de soutiens mis en œuvre suite à la crise. Si des solutions n’étaient pas trouvées immédiatement, le couvre-feu entrainera une nouvelle vague d’annulations auxquelles nos structures ne pourront faire face, et avec elles les artistes et techniciens que nous employons.

Ce n’est pas une double mais une triple peine qui est prononcée. Aux arrêts d’activités et aux dates difficilement reportées, cette nouvelle interdiction préempte pour de longs mois, voire de longues années, l’activité des compagnies.

L’État doit prendre ses responsabilités.

Nous demandons instamment :

  • la levée des interdictions des manifestations dans l’espace public,
  • la levée des interdictions des spectacles sous chapiteau,
  • des directives claires et impératives pour que les contrats de cession annulés soient honorés, afin de ne pas rompre la chaine du financement de la culture en permettant aux compagnies d’assumer leur rôle d’employeurs,
  • l’interdiction des « clauses COVID » dans les contrats, posées au détriment des compagnies,
  • la reconduction d’un fonds de soutien avec des critères d’attribution adaptés prenant en compte les réalités des compagnies et des lieux intermédiaires et indépendants,
  • l’extension et la révision des mesures d’activité partielle.

Enfin, nous n’oublions pas que cette décision est la conséquence de nombreuses orientations politiques successives, au premier rang desquelles le démantèlement délibéré de notre service public de santé. Nous tenons à exprimer notre solidarité interprofessionnelle à l’ensemble des secteurs impactés par ces mesures.

 

Lyon, le 15 octobre 2020

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