Nous ne sommes pas une variable d’ajustement !

Communiqué

Que deviendra le spectacle vivant quand aura disparu la diversité de la création artistique ?Quand les moyens confiés aux équipes artistiques, leurs permanents, l’ensemble de leurs salariés, qui font œuvre de création, ne garantiront plus leur indépendance ?

La crise que nous traversons depuis 2020 est telle que l’ampleur des transformations à opérer nous impose avant toute chose de marquer un temps d’arrêt pour apprécier ce qui est à l’œuvre.

Dès 2020, nous avions alerté sur les impacts durables de la crise sanitaire pour les compagnies et les lieux indépendants. 

Ce début d’année 2023 nous donne malheureusement raison. Pour de nombreuses équipes artistiques la pandémie a engendré de multiples dommages, le plus grand étant de les avoir rendu invisible. La refonte des politiques régionales, et des collectivités en général, dont certaines se traduisent par des baisses des budgets de la culture, d’autres par la disparition d’aides aux équipes artistiques, s’effectue sans concertation. À cela s’ajoute le dé-tricotage certain des droits sociaux qui pénalisent les membres de nos équipes. Aujourd’hui, les lieux labellisés, les scènes régionales et nationales, les théâtres municipaux – soutenus par l’État et les collectivités quand ces soutiens ne sont toutefois pas remis en question – annoncent des baisses de programmation, oscillant entre 15 et 20%, quand il ne s’agit pas de fermetures temporaires, pures et simples, pour faire face à la hausse du coût des énergies. Pour beaucoup d’équipes artistiques ces arbitrages auront des conséquences désastreuses sur leur projet et le sens de leur travail, sur leur modèle économique et donc sur leur capacité à maintenir les ressources humaines indispensables à la poursuite de leurs activités.

L’ensemble des dégradations en cours conforte l’impérieuse nécessité d’un changement de paradigme que nous appelons de nos vœux depuis de nombreuses années. Il faut remettre la création artistique au cœur des politiques publiques et construire des modèles soutenables d’un point de vue économique et environnemental et justes du point de vue de la répartition des moyens.

La création artistique ne peut être à la marge 

La menace sans cesse brandie de la diminution de la « marge artistique » porte atteinte au sens que nous donnons à nos métiers et à nos missions. Les équipes artistiques assument au quotidien le risque de la création et de la production ; autant que celui de la diffusion. Le foisonnement d’idées et d’innovations dont elles font preuve pour porter et partager leur projet, le prouve. Les artistes assurent la responsabilité de l’éducation artistique et culturelle et de la transmission ; de l’infusion artistique sur tous les territoires. Cette matière est au cœur de l’écosystème fragile du spectacle vivant, premier maillon de la chaîne, substrat sans lequel les rencontres avec les publics et habitants, quelles qu’en soient leur forme, n’ont pas lieu ;

Le fait artistique ne peut être à la marge ; comme les femmes et les hommes qui le font vivre ne peuvent être la variable d’ajustement de budgets contraints.

Nous en appelons à un soutien réaffirmé aux équipes artistiques, à leur travail de création, production, infusion, diffusion, fléchés sur les masses salariales.

Nous en appelons à une vitale solidarité entre acteurs et actrices du spectacle vivant ; à la mise en œuvre urgente d’une réflexion ouverte, responsable, collective et sincère sur les enjeux du secteur au regard des défis économiques, écologiques et sociétaux qui se présentent.

Adhérer au Synavi

Adhérer, c’est faire entendre votre voix et permettre au SYNAVI de poursuivre ses actions pour la défense de la création indépendante.

Près de 500 structures étaient adhérentes fin 2022 et ce chiffre est en constante augmentation depuis. En ce début 2024, nous marquons la fin de l’année de mesure de représentativité qui va définir notre influence sur les 4 années à venir. Soyons toujours plus nombreux.ses pour défendre le secteur indépendant du spectacle vivant ; rejoignez-nous !