Pour que les arbitrages en faveur des destinataires des emplois aidés tiennent compte des besoins du secteur culturel, jusqu’ici identifié comme non-prioritaire pour les dernières aides à l’emploi, le SYNAVI a écrit aux directions de l’emploi, Ministère du Travail (DGEFP) et Préfectures, en région (DIRECCTE).
Retrouvez ici le courrier du SYNAVI (texte ci-dessous ou en pdf, accès réservé aux adhérents) : .
Madame, Monsieur,
Notre syndicat d’employeurs, représentatif dans les branches du secteur spectacle vivant public et privé, regroupe des entreprises de la création de spectacles, essentiellement des associations loi 1901. Il représente principalement des compagnies professionnelles de théâtre, de danse et des autres arts de la scène, compagnies créées à l’initiative d’artistes ou collectifs artistiques indépendants. Ce sont de très petites entreprises ayant majoritairement moins de 100.000 € de chiffres d’affaires .
Les salariés de ces entreprises sont précaires: leurs employeurs, nos adhérents, ne bénéficient pas des moyens pour assurer une permanence artistique sur le moyen et long terme; ils travaillent avec des artistes, intermittents du spectacle, au cœur de leurs projets.
Vous rencontrez ces équipes dans les salles de spectacles et dans l’espace public. Grâce à elles, vos enfants découvrent ou pratiquent le théâtre, la danse… Pour ces équipes, la présence de salariés dédiés à faire connaître, à ancrer et à coordonner les actions artistiques est absolument essentielle. Or, la précarité économique de ces structures, tout comme l’intérêt de travailler avec des salariés jeunes dans une optique d’insertion, font qu’elles ont fortement recours aux emplois aidés.
Si nous voulons bien reconnaître que ce dispositif d’aide à l’emploi se doit d’être amélioré, nous nous demandons si le Gouvernement a pris conscience de l’effet qu’a pu avoir, sur nos entreprises et sur leurs salariés, la décision prise cet été de geler sans préavis le nombre de ces contrats. Pourriez-vous imaginer continuer vos actions avec l’obligation de vous séparer d’un poste essentiel à votre Service, sans délai et sans aucune alternative ? Quelle est l’objet de cette réforme En Marche forcée ?
La petitesse de nos entreprises (souvent 1 à 2 ETP) ne nous permet pas de palier la disparition d’un poste. En outre, dans le secteur culturel, le taux d’insertion des salariés sous contrat aidé est tout à fait favorable : nous ne comprenons pas le constat d’inutilité de ces emplois qui a été dressé.
En conséquence, nous vous interpellons pour que l’attribution des contrats aidés en 2018 tienne compte des particularités du secteur de la création indépendante dans le spectacle vivant.
Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations respectueuses.
Rémy Bovis, Président du SYNAVI
