Interviewés par Olivier Milot, journaliste à Télérama (voir encadré ci-dessous), nous avons produit une réflexion écrite autour du phénomène d’auto-censure qui a servi de support à un débat lors du Conseil National du mois de septembre.
Le SYNAVI a décidé de consacrer un cycle de travail aux entraves à la liberté de création et à l’auto-censure. L’objectif est d’explorer les différentes dimensions en jeu et de rechercher les moyens de se défendre face aux attaques et aux ingérences du politique ou de groupes réactionnaires.
Nous mettrons en place une série de webinaires dès début 2025 pour que vous puissiez être en mesure de cerner les différentes dimensions de la censure, de reconnaitre les entraves, de les qualifier, de les prévenir et de vous en défendre.
D’ores et déjà, si vous êtes victime ou témoin de censures, si vous souhaitez apporter votre témoignage pour nourrir notre travail en cours, contactez nous.
Télérama, édition du 21 septembre 2024, dossier à la Une : Les censeurs entrent en scène Ce dossier fait le point sur les nouvelles formes de censures, souvent liées à des actions de groupes d’extrême droite, qui se mobilisent notamment par le biais des réseaux sociaux pour empêcher des représentations, en ayant recourt à la pression, au sabotage ou au vandalisme. Ces intimidations touchent généralement des thèmes sociétaux (genre, migration, féminisme, religion…). « Ce qui caractérise tous les censeurs, c’est de penser à la place des autres, de voler aux citoyens leur capacité à évaluer une œuvre à partir de leurs propres critères. » (Agnès Tricoire, présidente de l’Observatoire de la liberté de création) Les représentations se font alors parfois de manière clandestine (lieu gardé secret), sous protection policière. C’est dans cette lignée qu’apparaissent également les formes d’auto-censure, formes d’adaptation et autres programmations « zéro risque » qui nuisent in fine à la liberté de création. « Le maniement de la subvention devient de plus en plus politique », atteste Claire Moreau, déléguée générale du Syndicat national des arts vivants. « Notre rapport avec les collectivités est déséquilibré. Elles posent de plus en plus d’exigences en échange de leur financement. Nous basculons dans une logique d’offre de prestations où la dimension culturelle d’un projet compte moins que de proposer un projet qui plaît. Notre démarche artistique s’affaiblit jusqu’à parfois disparaître. Et c’est à cet endroit que s’inscrit l’autocensure. » – p. 25 |